lundi 20 août 2012

la nuit dernière nue
les draps emmêlés le sommeil impossible
je suis descendue de mon lit, comme l'homme descend du singe
- me ramenant à ma condition
de petit esprit
de mémoire d'oignon

là j'ai pleuré la mort de cet homme
qui
une dizaine d'années plus tôt
m'avait donné la clef de sa maison


je ne me souviens pas de la première fois où nous nous sommes embrassés
je ne me souviens pas comment nous avons cessé de nous voir

je me souviens du carpaccio quotidien, commandé au café d'en-dessous
nous étions comme au-dessus de la mêlée
chatte ronronnante douée d'un appétit d'oiseau
et sa gueule d'ange et ses lèvres épaisses dans un corps émacié
ses récits d'enfance
des chemins de fer qui se sont alors dessinés



alors peut-être,
peut-être
n'a-t-il pas vraiment existé