dimanche 30 juin 2019

Jour encore, dans un recoin de comptoir

Il fallait écrire, il fallait faire tourner les pages, il fallait inscrire sur cette longiligne incessante une cassure, il fallait du beau, de l’absolu, de l’éternel retour, du creux de moi, du creux des reins, du creux de petits riens, C’était probablement la seule transition possible, la seule posture possible, il fallait traverser le pont, il fallait, il fallait, il fallait inventer cela, accrocher des illusions dans la vapeur des trains restés à quai, vivre dans cette capitale sans douleur, capitale de l’impossible, des Mexiques qui n’ont jamais existé, ne plus attendre, souffle, été qui a déjà été, boule, feu, mais ma parole encore une luciole, le feu dans la nuit à l’ombre du jour, la jeunesse toujours en retard et avare de mots trop longtemps tus, cache-cache hors-saison, breuvage hors d’âge, le temps long long long en colimaçon, ADN détrempé et bienheureux, je ne suis personne et je ne viens de nulle part, j’abandonne les mélodies trop mélodieuses accrochées aux épouvantails des chemins croisés, mélodies qui ont coulé si longtemps, demain je ne pourrai plus m’arrêter, ne plus souffler, un commando poétique, des néo-FARC, de nouvelles frontières imperceptibles, demain règnent les impuissants de n’avoir jamais voulu, demain absolu, demain je m’absous, je simplifie je fluide les courbes, j’exagère, demain sans verbe sous les étoiles réunies, un grain sur la peau, un grain au bord des mondes,




Je suis totalement nue,



Un peu plus tard, la nuit arrivera-t-elle un jour

Qu’est qui commence
Et qu’est-ce qui s’arrête ?
Tu peux crier.
L’été n’est qu’une idée
Je n’y ai jamais cru sais-tu
De la même manière, ce soir, il se pourrait que je t’aie imaginé.




Jour-qui-suit

Il suffit d’écrire, il suffit de faire tourner les pages, il suffit d’inscrire sur cette longiligne incessante une cassure, il suffit le beau, l’absolu, l’éternel retour, le creux de toi, le creux des reins, le creux de petits riens, C’est la seule radicalité possible, la seule posture possible, il suffit simplement de traverser le pont, il suffit, il suffit, il suffit d’inventer cela, accrocher des illusions dans l’empreinte des mains restées à même la peau, vivre dans cette capitale devenue torpeur, capitale des possibles, des Mexiques qui n’existent toujours pas ; attendre ? Buisson ardent, été qui a déjà été, brûle, brûle, tiens un feu d’artifice, chaque fois que je pense à toi une corde se tend, frottement de toute beauté, le temps long long long en colimaçon, épine dorsale glissant entre les doigts, chant-fleuve qui s’écoule dans le ciel retourné

miroir agrégé
corps toujours suspendus
















à un mexicain 

mardi 12 février 2019


bedelgeuse.tumblr.com/

Puis
il est parti pour le
Mexique
Épouser la fille du
désert
si loin des faubourgs
(car oui, il devait y en avoir plusieurs)
« je t'avais construite pierre par pierre » lui dit-il,
« aujourd'hui, tu résonnes comme une cathédrale vide. »

Qui des deux s'est éloigné en premier
je ne saurais vous le dire
je sais juste qu'un jour
le désert

s'est surpris à reculer